The Authority : Transfer of Power
Planetary/Batman : Night on Earth
The Golden Age
Across the universe


The Authority: Transfer of Power Millar Quitely Peyer Nguyen

1204 super pouvoirs et 6 billions de dollars: c'est le prix à payer par les grandes puissances pour se débarrasser, une bonne fois pour toutes, de ces super-hippies de The Authority et de leur ingérence dans l'ordre mondial établi. C'est alors le départ d'une nouvelle équipe dont les membres sont plus aptes à défendre les intérêts de ceux qui les ont créés et qui ne s'encombrent pas d'idées aussi farfelues que la justice ou les droits de l'homme..

Deux arcs dans ce TPB: Transfer of power, écrit par Tom Peyer, s'intercale entre le premier et derniers numéros de Brave new world, scénarisé par mark Millar.

Peyer introduit la nouvelle Authority, dont les pouvoirs de ses membres sont copiés sur l'équipe originale. On assiste alors à la parodie de la parodie des aventures d'Authority. La vraie-fausse équipe ayant à résoudre une crise mondiale dont ils sont eux mêmes responsables. Peyer s'amuse visiblement à pervertir les situations et ses personnages à l'extrême. Tant mieux, on s'éclate bien aussi à voir s'enfoncer ces super imposteurs. Dustin Nguyen aux dessins s'en sort honorablement, même si le trait de son crayon est un peu léger et ses personnages un peu coincés…

Quant à mark Millar, il reste fidèle à lui-même et nous pond une perle de scénario souvent violent mais toujours audacieux et décidemment surprenant. Il arrive à condenser autant d'idées en quelques pages que Peyer dans son arc entier, ce type est un petit génie Le mot de la fin est vraiment un must !! Aux dessins, Quitely et Arthur Adams sont toujours impeccables, seul Gary Erskine déçoit un peu.

Conclusion: un comic indispensable dont ne peut que regretter qu'il ne soit pas traduit dans la langue de Moliére. :( Et bon courage à la prochaine équipe créative...

- Revanche -

 

Planetary/Batman : Night on Earth Ellis Cassaday Baron

Joie et bonheur, revoici enfin Planetary de retour dans les bacs. Presque deux ans depuis le dernier numéro paru de la série régulière, avec uniquement pour patienter depuis un Planetary/JLA pas totalement satisfaisant. Cette fois le duo de choc est de retour aux manettes, et le résultat est à la hauteur de nos espérances.

Planetary étant avant tout une série dédiée aux icônes de la culture populaire, de Doc Savage à Sherlock Holmes, en passant par le cinéma d'action de Hong Kong ou les films de monstre japonais, il n'est que normal qu'elle rende hommage à l'un des premiers et des plus célèbres super-héros américains.

L'excellente idée de Warren Ellis sur ce one-shot est de s'être intéressé au Batman dans ses différentes incarnations, du justicier masqué des origines armé d'un revolver au sombre vigilante de Dark Knight Returns, en passant par celui des 70's et même le héros de la série TV interprété par le bedonnant Adam West. Ellis intègre parfaitement ces personnalités multiples dans son intrigue et nous donne à voir diverses facettes du héros, y compris dans sa conclusion où il dresse un portrait très humain du personnage, auquel on n'est finalement guère habitué.

Mais si Ellis fait du très bon boulot, que dire de Cassaday ? Non content de nous offrir une de ses meilleures prestations, il parvient à donner une tonalité différente à son style selon la version de Batman qu'il dessine. Il ne s’agit en aucun cas de pastiche, Cassaday garde son style propre, mais il parvient à y intégrer certains éléments aisément reconnaissables de Frank Miller ou de Neal Adams, pour citer les plus fameux. Le résultat est stupéfiant. Et la mise en couleur de David Baron va dans le même sens, renforçant encore cet effet.

Face à Batman, le trio de Planetary semble parfois faire de la figuration. A l’exception de Jakita Wagner, qui se voit offrir un duel au corps à corps contre Batman, superbement mis en scène par Cassaday.

Des trois one-shots consacrés à Planetary, celui-ci est de loin le meilleur. Et la série reprend cet été. Joie et bonheur, donc.

- Niglo -

 

The Golden Age James Robinson Paul Smith

1946-Tex Thompson, l’Americommando, est le héros de la seconde guerre mondiale après avoir tué Hitler et le vilain qui empêchait les superheros d’intervenir en Allemagne.
Les USA sont devenus la plus grande puissance mondiale grâce à la bombe et les « retombées économiques de la guerre ».
Les ancien héros se sont retires. Mais le Manhunter revient d’Allemagne, amnésique et pourchassé…..

Cette mini série devait combler le temps entre 45 et 55(apparition du flash du silver age) mais elle a été publie en fin de compte sous le label « Elsewords ».
Robinson nous livre un polar à la fin surprenante et en profite pour humaniser ces héros de papier du golden age mais aussi à montrer une Amérique d’après guerre triomphante, puritaine mais surtout paranoïaque (chasses aux sorcières).
Si les premières parties ont une action lente mais se concentre sur la psychologie des personnages (et de quelle façon !!), la dernière partie est un blocbuster d’action après les révélations.
Paul Smith semble avoir perdu depuis Xmen, Docteur Strange ou Nexus mais reste plaisant surtout les deux dernières parties.
Il y a même une explication au phénomène des superheros.

Action-suspense-psychologie des personnages-critique sociétale.
Ce TPB a tout pour plaire et permet de découvrir des héros souvent méconnus des 40’s.

Mallrat

 

Across the universe Alan Moore Divers artistes

Across the universe est un recueil d'onze histoires ayant pour protagoniste l'univers DC et ses habitants.

Dans les profondeurs,
monde sans lumière et couleurs
mais un bruit de cloches


Dans le froid polaire,
un désir naît puis s'éteint
bon anniversaire

Une nuit estivale,
des rues et des toits comme stade
tension du cordage


Au rayon lingerie
mannequins sont convoitées,
mais ils sont sans cœur


Perdu dans le bayou,
l'homme d'acier devient fébrile
il a pris trop d'herbe...

Quartier mal famé
un père cherche sa petite fille
mais c'est un trompe-l'œil

Deux géants assis
à leurs pieds des araignées
temps suspends ton vol !

Errant sur la planète,
un guerrier poursuit sa cible
mais elle est trop grande

à côté des huttes
les ballets nuptiaux commencent
mais où sont les femmes ?

Planète désolée,
des bruits et des rires subsistent
prix de la rancune

Très haut dans les cieux,
des êtres ailés en chute libre
stranger in the night..

Moore aime bien les superhéros. Oui à chaque fois qu'il écrit une histoire sur ces humanoïdes au justaucorps il fait ressortir leur humanité... Et rien de tel pour y parvenir que de montrer leurs faiblesses ou leurs angoisses. Comme celle d'un Superman, traumatisé à jamais par l'explosion de sa planète d'origine, à un tel point que même lorsqu'une entité alien parasite son corps et lui donne l'illusion que Krypton est entière, il ne peut pas y croire. Comme Abin Sur qui commet l'erreur fatale d'être trop sûr de lui lors d'une confrontation avec des êtres abominables, ce qui le conduira à sa perte, quelques années plus tard. Comme le Phantom Stranger qui paiera très cher son indécision et sa lâcheté dans le plus grand conflit de tous les temps...

Across the universe c'est aussi l'occasion pour Moore, à travers les portrait d'un psychopathe et d'un père incestueux (l'histoire du Vigilante est sans doute la meilleure du recueil), et de petites fables à l'humour savoureux, même si parfois grinçant, sur des mondes extraterrestres, de poser des questions qui dérangent, de nous interroger sur notre propre morale, sur la normalité, sur la validité de nos jugements, de nos lois... Des questions qui restent sans réponses, mais qui ont le mérite d'amener d'autres questions... C'est sans doute cela la vraie force d'Alan Moore que nous retrouve dans toutes ces oeuvres d'ailleurs...

Sinon côté graphique, on retrouve avec plaisir Joe Orlando, un des grands dessinateurs d'EC Comics, et les amis de toujours de Moore : Kevin O'Neill (d'ailleurs Liefeld n'est pas le seul mec d'image à faire du plagiat, McFarlane s'est énormément inspiré de Qull of the five inversions d'O'Neill pour son Violator), Rick Veitch, Jim Baikie et évidemment Dave Gibbons. Vraiment Across the Universe est le complément idéal à Whatever happened to the man of tommorow.

Corbulon